dimanche 11 novembre 2007

LE VATICAN

J’ai vu des gardes suisses
Qui barraient une porte
Chacun si je me souviens bien
Tenait une hallebarde
Ils étaient vétus de jaune
Jaune rayé de noir
Verticalement
Le béret sur l’oreille
Pas un sourcil ne bouge

Mais je n’ai pas vu
D’autres habitants
Des lieux

Place Saint Pierre
Un peu en désordre
La colonnade du Bernin
Les bras ouverts
L’obélisque égyptien
Les fontaines
Les statues sur les murs
Cent quarante statues de saints
Les escaliers


Troupeaux de touristes agglutinés
Par paquets de cent
Conférenciers
Paroles de graviers roulants
Ou paroles de savon
De miel
Ou bien babils




Mais la plupart du temps
Japonais
Anglais
Chinois
Polonais
Espagnols
Russes
Extraterrestres supposés
Triés

On écoute

Écoulements soudains et pressés
Par paquets
Inattendus
Suivez l’ombrelle rose
Vers les couloirs
Appareils photos
Oreillettes malaisées que l’on ajuste
L’air attentif
Et absent tout à la fois
Ailleurs

Les volets du Pape sont fermés
Il n’est pas ici en ce dimanche- là

Déversement dans la Sixtine
Quinze minutes
Silence
Immobiles
Serrés autant que dans le métro
Les yeux au plafond
Le doigt du Créateur



Passage dans la Basilique
Au trot
Le baldaquin
Ah ! J’ai vu La Pièta de Michel-Ange
Derrière sa vitre blindée
Les peintures
Les sulptures
Les tombeaux
Tiens, voilà Jean Vingt Trois !
La chaire


La crypte
Les gisants
Tiens, voici Jean-Paul Deux !
Une religieuse grise à genoux sur le granit
Prie
Le flot des touristes passe


Sortie du couloir
La place
Ses pavés
Éblouissement dans la lumière


Boutiques
Souvenirs
Babioles
Statuettes
Médailles
Chapelets
Posters
Livres d’images


Rendez-vous au coin de la rue
L’autobus vous attend



Statue de Saint Pierre
Statue de Saint Paul
Priez pour nous




Mais n’y a-t-il donc personne
ici ?




10.11.07

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